Illustration : La cérémonie de l’Oubli – Donarg Mâchefer 3

Une nouvelle illustration issue du roman de « Le droit à l’Oubli ».

L’image illustre un passage important du récit. Or dans le texte, le héros est nu et la modélisation de cette image m’a posé un cas de conscience, car je reconnais que je ne suis pas toujours à l’aise quand je dois présenter la nudité. J’ai donc choisi de respecter mon texte, mais de jouer sur l’environnement pour masquer ce que je ne souhaitais pas révéler.

Parfois, lorsque je crée une illustration, je m’interroge sur ce que je veux montrer et ce que je peux montrer. Mais je pense que je me pose trop de questions.

Par exemple, en relisant récemment certains albums de Rahan, illustrés par le défunt André Cheret, j’ai découvert qu’on y voyait des femmes au torse nu… or, cette BD était destinée à la jeunesse… (Petite digression, à l’origine le personnage de Rahan était un Gaulois, voilà pourquoi il était blond).

Ou encore, je viens de relire la bande dessinée Thorgald, on y voit notamment le personnage de Kriss de Valnor dans le plus « simple appareil ». Si vous voyez à quel album je fais référence, admirez comment le dessinateur Grzegorz Rosiński utilise l’arc pour dissimuler les parties intimes dans certaines cases. Tout un art…

Ce qui est amusant, c’est que lorsque j’écris, je me pose rarement autant de questions. Or pour avoir eu l’occasion d’échanger récemment sur le sujet, j’ai découvert que certains auteurs pouvaient éprouver des difficultés à décrire certaines scènes, car jugées trop violentes ou en totale opposition avec leurs idées ou leur morale.

Pour conclure, que cela soit dans le cadre d’illustrations ou de textes, lorsque l’auteur n’est pas à l’aise sur un point, il peut résoudre son conflit intérieur en se contentant de suggérer la chose, par exemple en y faisant référence par un mot ou une phrase ou pour un artiste en utilisant un artifice du décor. Cependant, si la scène doit être décrite, elle sera d’autant plus facilement acceptée, si elle est subtilement amenée et correspond à l’histoire, comme avec les femmes présentées torses nus des femmes dans Rahan : cela colle parfaitement au récit et à l’époque.

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