Un écureuil, c’est bien mignon, mais deux c’est encore mieux.
En ce jour de la Toussaint et au lendemain d’Halloween, vous trouverez sans doute que cette image ne colle pas au thème et pourtant…
Cette image représente 2 écureuils européens :
– à gauche le « traditionnel » au pelage roux courant,
– et à droite, l’écureuil nordique, dont la particularité est de changer de couleur en hiver et de devenir gris (mais son ventre reste blanc).
Cet écureuil nordique, appelé petit-gris en Occident et petit-blanc en Russie, était très populaire durant le Moyen Âge. En effet, c’est avec sa peau que l’on confectionnait le « vair » et le « gris » :
– Le vair est une fourrure bigarrée, formant un damier du fait de l’alternance de gris (dos de l’animal) et de blanc (le ventre de l’animal).
– Le gris est une fourrure uniformément grise (le ventre blanc n’est pas conservé).
La confection d’une doublure en vair pour un manteau destiné à un homme nécessiterait 20 000 peaux et 15 000 pour celui d’une femme ! A titre de comparaison, un manteau en vison nécessite la fourrure 50 à 70 femelles. Afin d’anticiper toute remarque sur ce point, je rappelle que : « Le devoir de l’historien n’est pas de juger, mais de comprendre et d’expliquer ».
Cette fourrure était tellement luxueuse et soyeuse que son port et sa possession ont été réglementés en France par ordonnance royale dès le XIIIe siècle (Philippe le Hardi, Philippe le Bel). Elle était aussi très prisée au Moyen-Orient.
En ce jour de fête des Morts, je vous dirais de ne pas oublier les vivants, car après il est trop tard.